Introduction

Debout sur la scène du Concert Hall, Michie Mee a regardé la foule. Fière représentante de la scène hip-hop de Toronto, cette MC s’apprêtait à livrer bataille à des rappeurs de New York.  

Toute sa bande était là. Des amis de l’école et de différents secteurs de la ville attendaient avec impatience, venus de Scarborough, de J ane and Finch, de Flemingdon Park ou de Regent Park .  

Le soir du 14 mars 1987 allait figurer dans les annales en tant qu’ultime joute hip-hop. Michie Mee a conquis le public et les critiques avec son style jamaïco-canadien. En intégrant dancehall, reggae et hip-hop, elle a tracé sa propre voie pour devenir la reine du hip-hop.

Une jeune rappeuse

Une jeune rappeuse

Née en Jamaïque en 1970,  Michelle McCullock (ou Michie Mee) est déménagée à Toronto à l’âge de six ans. Durant son enfance dans le quartier Jane and Finch, sa mère lui fait écouter « Rapper’s Delight »  du groupe Sugar Hill Gang. Ce morceau, souvent considéré comme l’une des premières chansons rap à avoir remporté un vif succès, a fait connaître ce genre à des publics du monde entier.

McCullock a aussi tiré son inspiration à l’échelle locale. La visite de la poète dub et éducatrice Lillian Allen, elle aussi d’origine jamaïcaine, à son école de Toronto lui a permis de voir des femmes noires fortes tisser adroitement paroles et rythmes devant des publics captivés. 

Rapper's Delight
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Écoute : Rapper’s Delight

Écoute ce morceau de hip-hop révolutionnaire de The Sugarhill Gang, sorti en 1979. Cette chanson a eu une influence profonde sur la jeune Michelle McCullock (ou Michie Mee), l’inspirant à écrire des chansons et à donner des spectacles en tant qu’artiste hip-hop.

Bien que les membres de The Sugarhill Gang venaient tous d’Englewood au New Jersey, la pièce n’a atteint que la 36e position au palmarès américain, alors qu’elle s’est hissée au sommet du palmarès canadien.

Née pour rapper

Née pour rapper

Michelle McCullock est tombée amoureuse du rap à la première écoute. À l’âge de 13 ans, elle savait déjà qu’elle voulait être rappeuse. Créant une fusion parfaite de dancehall et de hip-hop et combinant créole jamaïcain et anglais courant, elle a démontré ses habiletés croissantes lors des spectacles de variétés de son école, se produisant sous son nom de scène Michie Mee.

Lors d’une visite à New York, en spectacle avec des rappeurs deux fois plus vieux qu’elle, Michie Mee  a impressionné DJ Scott La Rock de Boogie Down Productions. Peu de temps après, elle signait un contrat avec la maison de disques First Priority Records. Elle est ainsi devenue la première rappeuse canadienne à signer un contrat avec une maison de disques américaine.

Michie Mee a inspiré d’autres rappeurs canadiens, comme Maestro Fresh Wes, qui allait bientôt se retrouver en tête des palmarès de musique rap avec son succès « Let Your Backbone Slide », paru en 1989. Maestro Fresh Wes avait lancé sa carrière musicale à Toronto avec des performances au Concert Hall, une plaque tournante du hip hop dans la ville au cours des années 1980 et 1990.

Une jeune femme portant une veste et un pantalon bleu sarcelle et un chemisier jaune pose devant un arrière-plan rouge foncé. Sa main gauche est posée sur son menton. Elle arbore de grosses boucles d’oreille dorées et un collier voyant.

La jeune Michelle McCullock (ou Michie Mee) vient de déclamer des rimes à la boîte de nuit Latin Quarters de New York, dans les années 1980.

Photo d’Ernie Paniccioli

Le centre du hip-hop

Le centre du hip-hop

Aujourd’hui, tu peux faire jouer instantanément les plus récentes chansons hip-hop d’artistes canadiens, comme Drake et The Weeknd, simplement en balayant un doigt sur l’écran de ton téléphone intelligent.

Au début des années 1980, le hip-hop canadien était créé dans des sous-sols, des écoles et des centres communautaires de banlieue. Il pouvait être difficile de trouver la musique de ses artistes préférés. C’est là que les stations de radio locales sont intervenues.

Au milieu des années 1980, les animateurs de la station de radio torontoise 88,1 CKLN-FM ont commencé à intégrer des artistes de rap à leurs listes de lecture. DJ Ron Nelson, aussi connu sous le nom « Master Mix Ron », animait une émission de hip-hop hebdomadaire intitulée « Fantastic Voyage », qui présentait aux auditeurs de Toronto de nouveaux artistes rap, comme  Michie Mee et Maestro Fresh Wes. 

L’influence musicale de CKLN n’était pas limitée qu’au rap. Dans les années 1980, la station a aussi travaillé en étroite collaboration avec The BamBoo, sur la rue Queen Ouest, pour faire la promotion de la scène musicale africaine et des Caraïbes à Toronto.

Le Concert Hall
Une affiche brunie portant la mention « Caribana Shock-Out ‘88! Le hip-hop et le reggae se rencontrent à l’occasion du spectacle ultime de Caribana. En vedette : les meilleurs DJ et artistes de la région de Toronto! » L’affiche comporte des illustrations de personnes qui écoutent de la musique ou qui se produisent en spectacle. L’affiche comporte une liste d’artistes et annonce un prix de 10 heures de temps de studio pour l’artiste qui livrera la meilleure performance de la soirée.

Ron Nelson, aussi connu sous le nom de Master Mix Ron, était animateur à la station de radio torontoise CKLN-FM. L’un des premiers grands promoteurs du rap torontois, Ron Nelson est derrière de nombreux spectacles de rap tenus à Toronto, dont plusieurs concerts et festivals hip-hop, souvent au Concert Hall.

Avec l’aimable autorisation de Jonathan Ramos

Le Concert Hall

Comme les albums de rap se faisaient plutôt rares sur les tablettes des magasins de disques, les stations de radio locales ont aussi aidé à organiser des concerts pour les artistes rap. DJ Ron Nelson a organisé les premiers concerts rap de grande envergure de Toronto, encourageant des artistes rap des États-Unis à se produire aux côtés d’étoiles du rap de la Ville-Reine, comme Michie Mee.

Le Concert Hall est rapidement devenu le coeur de la scène hip-hop de Toronto, un lieu où le mouvement et les artistes hip-hop underground pouvaient donner des spectacles régulièrement, essayer de nouvelles techniques et se mettre au défi les uns les autres, améliorant sans cesse leurs textes et leurs rythmes.  

Si le Concert Hall était une fille, elle serait la matriarche de notre milieu, de notre famille.

—Michie Mee, NOW Magazine, 2017

A Massive Platform

À quel autre endroit pouvait-on retrouver 2 000 personnes – toute la communauté hip-hop – qui crient et dansent parce qu’ils sont avec Biz Markie, Scott La Rock et KRS-One ou Public Enemy? Le Concert Hall était une plateforme très, très importante.

— Ivan Berry, directeur et cofondateur de Beat Factory Records, NOW Magazine, 2017
L’ultime joute hip-hop

L’ultime joute hip-hop

Dans les années 1980, les joutes de rap étaient un élément incontournable des concerts hip-hop. Les rappeurs, opposés les uns aux autres sur scène, récitaient ou improvisaient de courtes tirades en défiant leur opposant de trouver des rimes plus efficaces, plus rapides ou plus tranchantes. Très souvent, ce sont les membres du public qui déterminaient le vainqueur, faisant le plus de bruit possible pour soutenir le rappeur qui les avait le plus impressionnés.

DJ Ron Nelson a organisé plusieurs joutes de rap au Concert Hall dans les années 1980. La plus marquante d’entre elles, survenue en 1987, opposait les rappeurs de la célèbre scène de rap de New York aux étoiles du rap de Toronto.  

Michie Mee, l’une des artistes rap canadiennes les plus en vue, est montée sur la scène du Concert Hall pour affronter Sugar Love, le fameux MC de Brooklyn. Le style caractéristique jamaïco-canadien de Michie Mee lui a permis d’avoir le dessus sur le rappeur de New York.

Ça été la joute où j’ai dit : « Tu es Américain? Eh bien, je suis Jamaïcaine », puis le [public du] Concert Hall ne m’a pas laissée finir.

—Michie Mee, entrevue avec Vice, 2015

 Une affiche jaune et noire annonçant "The Battle: New York Invades Toronto" listant une série de concours de rap entre divers artistes.

Une affiche de la joute organisée par DJ Ron Nelson au Concert Hall le 14 mars 1987

Avec l’aimable autorisation de Jonathan Ramos

Une joute inoubliable

Regarde : Une joute inoubliable

La salle de concert du 888 Yonge Street a été le site de la célèbre bataille de rap de 1987, où Michie Mee a présenté la force de la scène hip-hop de Toronto contre celle de New York.

"Gagner au Concert Hall leur a vraiment fait savoir que je pouvais combattre n'importe quel Américain. Cela leur a fait savoir que je suis jamaïcain et que je suis canadien. Il n'y avait rien à craindre. Et les artistes féminines sont là pour rester - toutes issues de ce spectacle." —Michie Mee, entrevue avec Now Magazine, 2017

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Regarde Michie Mee alors qu’elle retourne au Concert Hall pour se rappeler la soirée où elle a représenté Toronto dans l’ultime joute hip-hop en 1987. Vidéo dirigée et réalisée par Blake Hannahson pour Heritage Toronto.

Voir la transcription

Michie Mee : La communauté musicale de Toronto est formidable. Il y a une myriade de styles musicaux dans lesquels on peut se plonger. 

Le Concert Hall était l’endroit par excellence. Partout en banlieue de Toronto, à Kingston, à Oshawa, c’était comme une grande salle canadienne remplie d’artistes désireux de faire partie de la culture américaine à l’époque. Je veux dire, c’était nouveau à l’échelle mondiale. Ça changeait tellement vite, chaque coin avait son propre argot, accent ou élément qui pouvait être intégré aux paroles.  

Si tu te rendais au Concert Hall, si tu montais sur cette scène, si le public t’encourageait, c’est là que tu établissais ta réputation. C’est bien ici. Je me souviens avoir gagné. Je me souviens que j’étais incertaine et que je n’étais pas confiante avant la joute. Ensuite, je me souviens d’être entrée dans la salle et de m’être lancée. Je me souviens que beaucoup d’Américains étaient présents ici. Il y avait aussi beaucoup d’amis de l’école. Le hip-hop était bien présent à Toronto.

Et c’est grâce à cette soirée que je suis devenue une artiste de renommée internationale.  Je ne savais pas si je représentais les hommes ou les femmes; je représentais le genre et je voulais prouver qu’il était là pour rester. Ça a été difficile.

Ça a été vraiment très cool! Jane and Finch, Regent, Flemo! J’ai reçu du soutien de la télévision, de la radio, d’amis, de ma famille, de ma grand-mère! Ouais, ma plus fervente partisane. Mon fils. C’est très difficile de tout faire soi-même. J’ai reçu beaucoup d’aide, et c’est ce qui me permet de continuer d’avancer. Lâche prise et ça reste avec toi.  

Reggae Energy

Lorsqu’on donnait notre spectacle, le reggae était tellement présent qu’on pouvait entendre la transition encore plus fort par le système. On pouvait sentir que la guitare basse reggae différait du hip-hop. Cela ajoutait une autre dimension. Donc, j’étais une rappeuse, numéro un, et nous étions là avec cette basse reggae. Le spectacle était toujours très énergique.

— Michie Mee, Now Magazine, 2017
La solidarité des MC féminines

La solidarité des MC féminines

Au fil de sa carrière, Michie Mee a souligné le besoin d’accroître la présence féminine dans l’espace hip-hop.En tant que l'une des étoiles montantes de l'espace hip hop, Michie a figuré dans le clip de 1989 « Ladies First », un morceau du premier album studio de Queem Latifah All Hail the Queen. La chanson reste un puissant hymne hip hop pour les femmes.

Michie a continué à encourager la fraternité chez les femmes du hip hop. Ayant tenu bon dans un espace et une industrie à prédominance masculine, Michie nous rappelle de rechercher les artistes féminines, et en particulier les artistes femmes noires, pour les aider à leur donner la vedette.

Qui a dit que les dames ne pouvaient pas y arriver, tu dois être aveugle
Si tu ne crois pas, eh bien, écoute cette rime
Mesdames d'abord, il n'y a pas le temps de répéter
Je suis divin et mon esprit se développe dans tout l'univers

—Queen Latifah,« Ladies First »,1989 (traduit de l'anglais)
Une femme vêtue d'un haut doré et d'un pantalon blanc s'accroupit à l'extérieur.
Michie Mee en 2019
Photo de Steve Carty

Jamaican Funk

Regarde : Jamaican Funk - Canadian Style

Scott La Rock a produit le premier simple de Michie Mee, Elements of Style, paru en 1985. Toutefois, c’est son premier album complet, intitulé Jamaican Funk - Canadian Style (1991), qui a retenu l’attention des Canadiens et qui lui a mérité une nomination pour le prix Juno du meilleur disque rap de 1992.

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Regarde Michie Mee parler de la création du vidéoclip qui accompagne la chanson titre de son album Style, paru en 1991. Avec l’aimable autorisation de Retrontario. Remarque : Cette vidéo de tierce partie n’est pas sous-titrée.

Voir la transcription

Voix masculine : Allons-y.                                                                                                                             

Michie Mee : Ça signifie être une femme forte. Je n’ai pas eu l’occasion de faire la première chanson, Ladies First, mais je suis heureuse et ils m’ont invitée pour faire ça. Mais ça traite du même sujet : les femmes fortes. Nous effectuons actuellement la tournée Women in Rap, et je veux aussi promouvoir ça, mais à la base, je veux présenter la force des femmes comme dans le vidéoclip. Nous essayons aussi de garder notre sex-appeal. Nous n’avons pas besoin d'imiter les hommes. Je ne crois pas que cela soit nécessaire. Nous sommes des femmes fortes.

Voix masculine : Tenez-vous prêts. Partez l’enregistrement Chœur en musique de fond : Where all your money at. Break your heart.

Michie Mee [rap] : I’m a Jamaican, taking charge and living large. A big time. Comin up, I just barge in your area. Breakin the barrier, makin’ it merrier. You cheer me when you hear me and boost your stereo up. When I arrive, I start smoking, the mic is hot and locked. It’s a shame there’s not a damn night like it when Michie’s on this mic. It’s not for niceness.

Michie Mee [qui parle] : Babyface a chanté Whip Appeal. Eh bien, c ’e st ma version antillaise de Whip Appeal. Ça s’appelle Jamaican Funk. C’est un genre très sexy et chic amalgamé au style reggae dancehall jamaïcain et aussi au monde du rap. Restez à l’écoute pour en entendre davantage.

Michie Mee : [rappe en créole]

 Un collage de trois photos noir et blanc montrant sept hommes et une femme. Ils sont debout devant un immeuble couvert de graffiti qui comporte des fenêtres en blocs de verre. La femme, vêtue d’une salopette et d’une veste ouverte, est la plus près de l’appareil photo. Les hommes portent des vêtements décontractés, dont des vestes et des chandails en coton ouaté.

Au milieu des années 1990, Michie Mee faisait partie du groupe hip-hop Raggadeath de Toronto. Le groupe fusionnait le rap, le hip-hop, le métal, le reggae et l’ambient techno, créant ainsi un univers sonore à l’image de ses membres ainsi que de la diversité des habitants et des sonorités de Toronto. Le groupe a été actif de 1995 à 1997. Son plus grand succès s’intitule One Life to Live (1995).

Photo prise par Rick McGinnis, 1997.

Watch: Don't Want To Be Your Slave

Regarde : Don't Wanna Be Your Slave

En 1999, Michie Mee a renoué avec sa carrière solo, assurant elle-même la promotion du simple Don’t Wanna To Be Your Slave. Cette chanson a été nominée aux Juno pour le prix de la meilleure chanson rap en 2000, offrant à Michie Mee sa troisième nomination.

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Regarde le vidéoclip de la chanson Don’t Wanna Be Your Slave de Michie Mee (1999), qui met en vedette Esthero. Remarque : Cette vidéo de tierce partie n’est pas sous-titrée.

Voir la transcription

[Michie Mee]
Uh ..uh turn me up
Wanna hear the music
Yeah
Wanna feel that vibe
Turn it up
Are we on the air?
Uh huh
Ya didn't hear?
We all over the world, babe
Gotta make that money, man
Do this child
Make your money, dawg
Do it child
Just to whatcha got to do

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system (Esthero: don't wanna be your-)

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system
(Esthero: don't wanna be your-)

In life the thing to do
Nothin gained, nothing tried
Very few even try
Most just wanna get high
From the cradle to the grave
Don't wanna be your slave
And I'm not gonna
Take it how you wanna
Love me or hate me
Support me or snake me
Either way I show love
Let it make me or break me
I'm the queen of self-esteem
No sweat the cream
Set the scene
Like how you need
Straight up 
Ain't no puppet on a string
Like them hoes suckin on your thing
Overworked and underpaid for days
Behave
I'm not gonna be your slave

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system
(Esthero : don't wanna be your-)

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry, cry victim
And I'm not gon' blame the system
(Esthero: don't wanna be your-)

Hold on tight, don't let go
Don't want much, just want more
Speakin from my people
Scream it hardcore
Livin in the ghetto
Sleepin on the floor
What you thought, I wasn't gonna ride?
Do my thing, get a piece of the pie?
You be holding your breath for great God out the sky
Ya best slit your life cause you're just waitin' to die
People still takin life for a joke
Can't see the fight but you blow a lotta smoke
If you didn't get it, you got what you deserve
Just like that, that's my word
Every day I wake up, scheming on the come up
No day-dreaming, gots to stay one-up
How you gon' sit back and wait on the wealth?
Ya gotta go get it motivate yourself
If not, you're only perpetratin yourself
And at the end of the day, you only hate yourself
If you know me, you know my motto
Takin charge
I got what it takes to make it, make it large

Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system (don't wanna be your-)
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system (don't wanna be your-)

Everybody got a problem
But of course, the world gotta problem
And it's yours
That's why I wrote this rhyme
You can quote this line
Cause I focus line
Livin in some hopeless times, or so it seems
Never let go of your dreams
N'a mean?
N'a mean? (jus do whatcha got to do)

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system (esthero: don't wanna be your-)

[Esthero]
Do it and do it and do it and do it and do it
Don't wanna be your slave

[Michie Mee]
And I'm not gon' cry victim
And I'm not gon' blame the system (esthero: don't wanna be your-)
(4x...to fade out)

Une défenseure de la cause et un modèle à émuler
Une femme pose pour un portrait devant un arrière-plan gris foncé. Elle porte un blouson en cuir noir. Elle sourit à la caméra.

Photo prise par Denise Grant, 2014; avec l’aimable autorisation de Michie Mee

Une défenseure de la cause et un modèle à émuler

Véritable défenseure des artistes féminines, et plus particulièrement des artistes de rap, Michie Mee continue d’inspirer les jeunes femmes en défendants leurs intérêts et agissant comme mentor. Elle collabore avec des organismes locaux, comme Honey Jam, un organisme de Toronto voué au mentorat et à la promotion de jeunes artistes canadiennes. 

Elle continue aussi d’animer des spectacles de MC, en plus de visiter des écoles de Toronto afin d’inspirer de jeunes femmes à poursuivre leurs objectifs personnels et professionnels.

Explore à fond

Explore à fond

Contemporary Musical Expressions in Canada. Anna Hoefnagels, Judith Klassen, Sherry Johnson (éd.) Toronto: McGill/Queen’s, 2019.

Kathy Iandoli. God Save the Queens: The Essential History of Women in Hip Hop. New York: Dey Street Books, 2019.