introduction

Inspirés par les arts et entourés par une époque de créativité à la fin des années 1970 et au début des années 1980, l’esprit, l’énergie et l’amitié de Patti Habib et de Richard O’Brien ont donné naissance au BamBoo au 312, rue Queen Ouest au centre-ville de Toronto pour devenir un incontournable de la scène musicale de la ville.

Plein de couleur et de vie, le BamBoo a joué un rôle important dans la communauté artistique florissante sur la rue Queen Ouest au cours des années 1980. De la Horseshoe Tavern au Rivoli, en passant par le BamBoo, cette enfilade de salles de concert le long d’une artère du centre-ville de Toronto a encouragé et mis à l’honneur des artistes locaux pendant plus de dix ans.

La rue Queen Ouest des années 1980

La rue Queen Ouest des années 1980

Au cours des années 1980, le quartier de la rue Queen Ouest de Toronto grouillait d’artistes d’avant-garde caractérisés par l’activisme et l’engagement sociaux. L’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario (OCAD) à proximité a aidé à créer un espace dédié à l’art et à la musique.

La rue Queen Ouest, qui est aujourd’hui l’épicentre de boutiques de mode haut de gamme et de cafés, était bien différente dans les années 1980. À l’époque, elle regorgeait d’appartements bon marché, de parcs de stationnement, de petits bistrots et de bars miteux.

Une photo couleur avec vue de l’ouest le long d’un carrefour des rues Queen Ouest et Beverley par une journée ensoleillée de juin 1981. 

Les rues Queen Ouest et Beverley, vue de l’ouest, en juin 1981. Le restaurant du BamBoo se trouvait à quelques pâtés de maisons à peine de l’endroit où a été prise cette photo.

Avec l’aimable autorisation des Archives de la ville de Toronto, fonds 1526, fichier 76, article 30

Wicker World
Une photo de l'intérieur d'un restaurant aux murs roses et aux tables et chaises blanches.

Une vue intérieure du restaurant, mettant en vedette son décor tropical avec une vue sur la terrasse arrière.

Photo de Patti Habib, avec son aimable autorisation

Wicker World

Patti Habib et Richard O’Brien se sont rencontrés lorsqu’ils travaillaient tous deux à la CBC. Tous deux s’intéressaient à la culture des Caraïbes et avaient une affinité pour les fêtes nocturnes. En voyant une pancarte de location dans un magasin de meubles en osier au 312, rue Queen Ouest, ils ont sauté sur l’occasion de créer une salle de concert et un restaurant.

Avec leur esprit et leur vision, Patti a proposé de l’appeler « Liquor World » sur le ton de la plaisanterie, mais, à la place, elle a choisi « The BamBoo », homonyme du nom de l’ancien magasin de meubles, « Wicker World ». Le BamBoo est devenu un symbole de Toronto et un sanctuaire tropical baigné de musique reggae et de cuisine internationale.

Une photo en noir et blanc d’un homme et d’une femme regardant l’objectif. L’homme porte une chemise hawaïenne et des lunettes de soleil. La femme porte une robe à fleurs et des lunettes de soleil. Ils se tiennent sur la terrasse extérieure d’un restaurant.

Les copropriétaires du BamBoo, Richard O’Brien et Patti Habib, au TreeTop Lounge, au-dessus du BamBoo, dans les années 1990.

Photo de George Tamber avec l’aimable autorisation de Patti Habib

L’ouverture progressive d’un formidable endroit
Une affiche en noir et blanc annonçant le lancement du disque et laissant entrevoir l’album de Parachute Club du 11 juillet 1983. L’entrée est fixée à 5 $ avec un bar payant.

Invitation au lancement du disque de Parachute Club pour leur album éponyme, The Parachute Club, le 11 juillet 1983 au BamBoo Club.

Avec l’aimable autorisation de Patti Habib

L’ouverture progressive d’un formidable endroit

Même s’il n’était pas encore officiellement ouvert au public, le BamBoo Club a organisé son premier événement le 11 juillet 1983 pour le lancement d’un disque du groupe Parachute Club de Toronto.

Plus de 500 admirateurs sont venus pour soutenir le groupe et le nouvel établissement, qui fonctionnait sans eau courante ni permis d’alcool. Un mois plus tard, avec son permis d’alcool en main, le BamBoo Club a ouvert ses portes, le 15 août 1983.

L’art du BamBoo

L’art du BamBoo

Habib et O’Brien adoraient tous les deux les rythmes africains et des Caraïbes et voulaient que leur nouvel établissement reflète leurs goûts musicaux, un mélange de styles souvent appelé « musique du monde » durant les années 1980 et 1990. Leur amie et artiste Barbara Klunder a modélisé et créé l’enseigne du BamBoo, les menus dessinés à la main, les murales, les illustrations, et même leur propre type de police. Inspirés par les éléments géométriques, abstraits et colorés souvent présents dans l’art d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, les dessins uniques de Klunder définissaient l’image de marque du BamBoo.

Une carte postale colorée comportant des visages abstraits et géométriques. À gauche, le mot « Bamboo » est écrit à la verticale.

Carte postale du BamBoo

Œuvre d’art de Barbara Klunder, avec l’aimable autorisation de Patti Habib.

D’excellents plats, une excellente musique

D’excellents plats, une excellente musique

Le BamBoo n’était pas seulement une bonne salle de concert, il était aussi un restaurant prospère. Le menu débordait de plats inspirés par la cuisine des Caraïbes, de l’Indonésie et de la Thaïlande. Les nouilles thaïlandaises épicées du BamBoo sont rapidement devenues un plat incontournable du menu.

Parmi les premiers chefs cuisiniers, notons Vera Khan, maître des saveurs des Caraïbes, et Wandee Young. Née à Phuket, en Thaïlande, Young a aidé à introduire des saveurs thaïlandaises dans le menu du BamBoo.  En 1997, les chefs cuisiniers et propriétaires du BamBoo ont publié un livre de cuisine, The BamBoo Cooks!, qui mettait en vedette certaines recettes parmi les plus appréciées de l’établissement.

The BamBoo Cooks

« The BamBoo Cooks! »

 Image de couverture du livre de cuisine du BamBoo présentant une illustration colorée et les mots « The Bamboo Cooks! Recipes from the Legendary Nightclub »

Image de couverture du livre de cuisine de 1997, « The BamBoo Cooks! Recipes from the Legendary Nightclub » de Richard O’Brien et Patti Habib.

 Une page richement colorée mettant à l’honneur la recette du plat du BamBoo, les nouilles thaïlandaises épicées, y compris une liste d’ingrédients et des instructions de cuisson.

Recette d’un des plats populaires du BamBoo, les nouilles thaïlandaises épicées. Tiré du livre « The BamBoo Cooks! Recipes from the Legendary Nightclub », avec l’aimable autorisation de Patti Habib.

Un homme noir avec des lunettes de soleil qui sourit et qui tient un plateau de hors-d’œuvre. Il est dehors sur une terrasse.

Au-dessus du restaurant du BamBoo, accessible par un escalier métallique instable, se trouvait le TreeTop Lounge, un bar de style jamaïcain qui servait également un barbecue et des cocktails.

Avec l’aimable autorisation de Patti Habib

Le groupe résident du BamBoo House : les Sattalites

Le groupe résident du BamBoo House : les Sattalites

Les Sattalites, souvent considérés comme le groupe résident non officiel du BamBoo, jouaient dans l’établissement environ une fois par mois. Le groupe, formé en 1981, se caractérisait par un son pop reggae qui était en adéquation parfaite avec l’esthétique du BamBoo.

Les membres du groupe comprenaient le fondateur et joueur de flugelhorn, Jo Jo Bennett, le chanteur et saxophoniste, Fergus Hambleton, Neville Francis, Bruce McGillivray, Dave Fowler et Bruce « Preacher » Robinson. La carrière musicale du groupe comprend six albums et deux prix JUNO.

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Un espace pour la musique

Un espace pour la musique

En tant qu’établissement pour les événements musicaux d’envergure tels qu’Afrofest (le plus grand festival de musique africaine en Amérique du Nord) et en tant qu’organisateur d’événements hebdomadaires consacrés au jazz ou à la musique reggae, le BamBoo offrait régulièrement un lieu de concert pour de nombreux groupes et artistes locaux.

Aucun genre de musique unique ne dominait la scène du BamBoo. Le musicien de reggae Leroy Sibbles, lauréat d’un prix JUNO, jouait fréquemment au BamBoo. La chanteuse Molly Johnson s’y est également produite, d’abord avec des groupes de rock, puis avec des groupes de jazz, tout au long des années 1980 et 1990. Au BamBoo, on a également pu assister à la prestation du groupe de rock canadien Rough Trade, connu pour ses paroles et costumes provocateurs.

Une photo en noir et blanc d’un homme sur scène qui chante en tenant un micro

Le chanteur de reggae canado-jamaïcain Leroy Sibbles se produisant au BamBoo.

Photo de Biserka Livaja, avec l’aimable autorisation de Patti Habib.

CKLN
Une photo couleur présentant deux hommes dans un local de radio. Ils ont des micros devant eux et ils portent un casque d’écoute. Sur le bureau devant eux se trouvent une console de mixage de radio et des documents.

CKLN était une station de radio de Toronto qui collaborait souvent avec le BamBoo pour présenter de la musique africaine. Les musiciens présentés dans le cadre de la programmation de CKLN jouaient également souvent au BamBoo.

Avec l’aimable autorisation d’Aser par Flickr; avec l’autorisation de Creative Commons

CKLN-FM

Les propriétaires du BamBoo, en parallèle de leur établissement accueillant des artistes et des musiciens locaux de Toronto, ont également aidé la musique locale à trouver sa place à la radio. En 1983, la même année que l’ouverture du BamBoo, CKLN est devenu une station de radio autorisée, sur la fréquence 88.1 FM. La station s’est fait connaître pour sa programmation musicale. Les musiciens qui jouaient au BamBoo étaient souvent mis en vedette dans les programmes « Diasporic Music » et « Reggae Showcase » de CKLN.

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Les années 1980 ont marqué un tournant décisif pour la musique africaine à Toronto avec les premiers enregistrements locaux de musique ghanéenne ainsi que la formation du premier groupe africain torontois, Wana Wazuri.  

Bon nombre de ces nouveaux artistes de Toronto ont joué au BamBoo et ont été mis à l’honneur sur CKLN. Pendant de nombreuses années, le BamBoo a parrainé l’émission musicale hebdomadaire Sounds Of Africa de CKLN. Lancée en 1986 par Thad « Thaddy » Ulzen et Sam Mensah, l’émission est devenue une présentation promotionnelle de la musique africaine à Toronto. Mettant souvent en vedette la musique ghanéenne, bon nombre des artistes présentés à Sounds of Africa se produisaient également au BamBoo et dans d’autres salles de concert sur la rue Queen Ouest.  

En 2011, après trente ans de radio indépendante, CKLN a perdu sa fréquence radio FM et a diminué progressivement sa programmation par la suite.

Une image en noir et blanc d’un calendrier d’événements présentant les spectacles musicaux à venir et leurs dates.

Un dépliant publicitaire pour la tournée de rue à l’occasion du 10e anniversaire de CKLN en 1993, mettant en vedette des concerts dans plusieurs établissements de la rue Queen Ouest, y compris la Horseshoe Tavern, le BamBoo et le Rivoli.

Avec l’aimable autorisation de la Lilian Radovac Collection et d’alternativetoronto.ca

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Écoute : Montwe Mma Yen

Écoute « Montwe Mma Yen » du disque de 1985,Toronto by Night, de la vedette de la musique ghanéenne, A.B. Crentsil, et son groupe, Ahenfo. Enregistré à Toronto et produit par l’expatrié ghanéen, Alfred Schall, le disque a connu du succès sur des stations de radio comme CKLN 88.1. Au cours des années 1980, Toronto a été un centre d’enregistrement pour la musique highlife ghanéenne, un style entraînant orienté sur le synthétiseur et caractérisé par des trompettes de jazz et des guitares. 

Une photo couleur d’une ruelle dans laquelle six personnes s’éloignent de l’objectif. Une femme tenant un sac blanc se retourne pour regarder l’objectif, le sourire aux lèvres.

Un groupe quittant le BamBoo après un événement dans les années 1980.

Avec l’aimable autorisation de Patti Habib

La fin du BamBoo text

La fin du BamBoo

De 1983 à 2002, le BamBoo était un lieu musical central pour Toronto, influençant la musique, la mode, la politique et la cuisine. Cependant, le copropriétaire, Richard O’Brien, a commencé à souffrir de problèmes de santé graves à la fin des années 1990. Un grave accident vasculaire cérébral en 2000 a paralysé O’Brien, laissant la majeure partie des responsabilités de gestion à sa copropriétaire, Patti Habib. À l’échéance du bail de l’établissement, en 2002, Habib a pris la décision difficile de fermer le BamBoo pour de bon.

Le dernier événement du BamBoo, appelé le « Boo-Hoo », a eu lieu le soir de l’Halloween de cette année-là. Les invités musicaux étaient Billy Bryans, de Parachute Club, ainsi que les Sattalites, un clin d’œil aux deux groupes qui avaient fait partie intégrante de l’héritage et de la popularité de l’établissement.  

Après la fermeture du BamBoo, l’ancien propriétaire, Richard O’Brien, a tenté de perpétuer l’esprit de l’établissement original en ouvrant l’éphémère « Bambu by the Beach » sur Queen’s Quay, à Toronto. O’Brien est décédé en 2005.